S’accueillir tel que l’on est avec l’IFS

On a bien souvent l'impression que quelque chose, chez nous, ne va pas, qu'il nous faut changer, un peu comme si nous étions nés avec un défaut de fabrication. Certaines parts de nous sont persuadées que d'autres parts de nous sont défaillantes, qu'il faut les supprimer et que c'est la seule façon de s'en sortir.

Accueil / acceptation de soi

L'approche IFS nous invite à porter un tout autre regard sur notre monde intérieur.


Et si l'on envisageait que, chez nous, il n'y a rien qui cloche. Aucune part à faire disparaître. Aucun défaut de fabrication à corriger. Aucune guerre à mener.

Certaines de nos parts peuvent réagir à cette suggestion : elles savent bien, elles, que c'est parce que l'on est trop timide, trop colérique, pas assez dynamique, pas assez sociable, pas assez performant, pas assez audacieux, que l'on va mal. Elles savent bien, elles, que si l'on pouvait tordre le cou à cette part qui nous fait rougir, nous aplatir, nous soumettre, tout irait mieux. On serait enfin respecté, invulnérable, puissant. Il est donc impensable, pour elles, d'accueillir toutes les facettes de notre être et encore plus impensable de pouvoir les remercier pour ce qu'elles font pour nous.

Et pourtant, si l'on veut se sentir plus libre, plus en paix, plus joyeux, cet accueil inconditionnel est la seule solution. Je parle ici d'une paix durable, d'une joie profonde, d'un doux sentiment de liberté.

L'approche IFS pour expérimenter que rien ne cloche chez nous.

Lors d'une séance d'IFS, il est très fréquent que deux parts opposées se manifestent.

Une part pourrait absolument vouloir que nous nous lancions dans un nouveau projet, que nous acceptions de nouvelles responsabilités. Son intention pour nous peut être notre épanouissement. Elle sait que grâce à cette évolution, nous allons ressentir de la fierté, gagner en assurance et c'est vraiment ce qu'elle veut pour nous.

Une autre part est terrifiée à l'idée que nous nous lancions dans cette nouvelle aventure. Elle va tout faire pour que nous refusions ce défi, ces responsabilités. Trop dangereux. Son intention peut être que nous évitions la honte d'un échec. Elle sait que ce nouveau projet peut échouer, ce qui nous exposerait à une terrible humiliation. On pourrait nous trouver nul, incompétent.

Il s'agit ici d'un parfait exemple de polarisation : deux parts portant un regard diamétralement opposé sur une situation qui se présente à nous. Et bien sûr, la première part sait qu'il faut museler la deuxième et la deuxième sait qu'il faut empêcher la première d'agir. Et là, nous allons osciller de l'enthousiasme à l'abattement en fonction de la part qui prend les commandes.


Accueillir et écouter toutes ces parts depuis l'espace du Self pour agir de façon juste et harmonieuse.


Vous pouvez imaginer une table, la table des négociations. La première part d'un côté, la deuxième de l'autre. Vous avez été invité à faire un pas de recul pour ne pas être amalgamé à l'une ou l'autre. La question-clé, « Qu'est-ce que je ressens pour cette part ? » vous permet de voir si oui ou non il y a assez d'espace de Self pour vous relier avec le même accueil à ces deux parts.

Chacune des parts sera entendue. Il est important de préciser qu'écouter une part ne signifie pas lui laisser le pouvoir, la laisser prendre le contrôle de nos vies. Il s'agit d'écouter leurs peurs : « Que craignent-elles qu'il arrive si elles ne faisaient pas ce qu'elles font ? » Il s'agit également d'écouter leurs intentions positives pour nous.

Reprenons l'exemple précédent :

  • La première part craint que, si vous ne vous lancez pas dans ce nouveau projet, vous allez vous sentir mal, avoir une mauvaise image de vous, le regretter. Elle a peut-être peur que vous ne puissiez pas déployer toutes vos capacités. Elle cherche à nourrir chez vous un besoin d'évolution. Elle veut votre bonheur.

  • La deuxième part, celle qui vous pousse à refuser ce nouveau projet, craint l'échec et l'humiliation qui va avec. Elle sait que vous n'avez aucune garantie de réussir. Vous ne pourriez pas vous en remettre ! Elle cherche à nourrir un besoin de sécurité. Finalement, elle aussi veut votre bonheur.

Il est important, ici, de voir que bien souvent nos parts ont des stratégies différentes, voire opposées, mais une même intention positive pour nous (notre bonheur, notre épanouissement, notre sécurité...).

  • Le thérapeute va alors vous inviter, depuis l'espace du Self, à vous relier à l'une et l'autre de ces parts et à leur témoigner votre reconnaissance : elles travaillent dur pour vous, et souvent depuis bien longtemps.

  • Il va ensuite inviter vos parts à vous regarder. Il n'est pas rare qu'elles ne voient pas l'adulte que vous êtes, mais un jeune enfant. Et c'est ce jeune enfant qu'elles protègent. Un jeune enfant qui peut-être a été humilié quand il a vécu un échec. Cette humiliation a été tellement dévastatrice qu'une part protectrice a endossé la mission de définitivement vous protéger de l'échec. Et la stratégie qu'elle a mise en place est de vous faire refuser tout projet qu'elle juge risqué.

  • Il sera essentiel que ce jeune enfant puisse se placer à côté de vous afin que la part protectrice, souvent bien jeune elle aussi, puisse voir l'adulte que vous êtes. Lorsque la confiance sera suffisante, vous pourrez, avec l'autorisation de la part protectrice, apporter du soin à l'exilé.

  • Une part protectrice protège parfois plusieurs exilés et, avant qu'elle puisse se détendre et jouer un nouveau rôle dans votre vie, il sera essentiel d'aller prendre soin de tous ces exilés. C'est à cette condition qu'elle pourra s'apaiser et, si l'on reprend notre exemple, accueillir un nouveau projet avec sérénité et confiance.

Evoluer, grandir, en cultivant l'accueil de soi.


Comme on l'a vu dans notre exemple, aucune part n'a pris le pouvoir, aucune part n'a été muselée. Elles ont toutes été entendues. Le nouveau projet se fait ensemble et l'énergie est disponible pour vivre, agir et non pour faire taire, contrôler.

Il sera alors possible d'agir dans la détente, sans craindre à tout moment qu'une part ressurgisse et nous empêche de mener à bien ce que nous avions prévu de faire. Cette détente émane de cette énergie du Self, de cet espace en nous qui n'est pas une part et qui sait se relier à toutes les parts, qui ne craint pas d'accueillir les peurs, les blessures, les souffrances de nos parts, qui sait qu'il n'y a pas les « bonnes parts » et les « mauvaises parts », celles que l'on doit garder, fortifier et celles que l'on doit supprimer, qui sait qu'il n'y a personne à écraser, qu'il n'y a rien qui ne va pas chez nous. Aucune compétition, aucune lutte, aucun combat à mener. Mais de l'amour, de l'accueil, de la connexion. Un grand oui à notre monde intérieur.

L'approche IFS pour accueillir et non pas pour accepter.

« Oui, je sais, il faut que je m'accepte comme je suis ! » C'est une phrase que l'on peut prononcer, parce que oui, bien sûr, on sait, ou plutôt une part de nous sait, que c'est ce qu'il faut faire. On entend souvent, dans cette phrase, de la résignation, du dépit, de la frustration. On n'entend pas l'élan du cœur, le grand oui.

Imaginez un ami qui vient vous rendre visite et a besoin de vous parler. Deux options s'offrent à vous : l'acceptation ou l'accueil. « J'accepte de t'écouter. » « Je t'accueille et t'écoute. » On sent aisément que l'énergie, la disponibilité, la qualité de présence ne sont pas les mêmes.

L'invitation est de goûter la différence, d'expérimenter ce que cela fait à notre monde intérieur d'être accueilli plutôt qu'accepté. De sentir la douceur de l'accueil, la détente et la confiance que cela peut faire naître. De percevoir que cela nous permet de nous sentir plus vaste, plus ancré, plus joyeux, plus créatif. De réaliser que ce n'est qu'en accueillant notre vulnérabilité que l'on gagne en confiance, en assurance, que l'on perd l'envie de toujours vouloir convaincre, prouver à l'autre qu'il se trompe, que l'on peut entrer en relation avec l'autre comme on a pu le faire avec notre monde intérieur, que l'on peut faire des choix justes et cesser d'être dans le contrôle permanent.


Si vous souhaitez en savoir plus sur l’IFS ou prendre rendez-vous, n’hésitez pas à me contacter.


Suivant
Suivant

Pourquoi l'approche IFS permet-elle un travail profond, doux et respectueux ?